Cet été, les refuges wallons tiraient la sonnette d'alarme. Saturés et confrontés à des difficultés structurelles, ils avaient déposé un préavis d'action via le mouvement "Refuges en colère". Trois mois plus tard, où en sommes-nous ?
Un cri d'alarme entendu
Le 15 juillet dernier marquait l'échéance d'un préavis qui exprimait le malaise du secteur. Les refuges, acteurs essentiels du bien-être animal en Wallonie, faisaient face à une situation difficile: saturation chronique, manque de moyens, et un cadre de collaboration avec les pouvoirs publics qui ne correspondait plus à la réalité du terrain.
Car c'est bien là le nœud du problème : si les communes sont légalement responsables de la gestion des animaux errants, ce sont en réalité les zones de police qui interviennent en première ligne et sollicitent les refuges. Un décalage entre la théorie et la pratique qui complique la coordination et pèse sur tous les acteurs.
Une réponse rapide du Ministre-Président
Dans ma question parlementaire, j'interrogeais le Ministre-Président Adrien Dolimont sur les avancées concrètes depuis juillet et sur sa vision pour structurer durablement les relations entre refuges, communes et zones de police.
Sa réponse apporte plusieurs éléments encourageants :
Un dialogue rétabli. Dès le 2 juillet, une réunion de concertation a permis de présenter la vision gouvernementale en matière de bien-être animal. Résultat : le préavis d'action a été levé. Un signal fort qui témoigne de l'importance accordée à l'écoute du secteur.
Un cadre de collaboration renouvelé. Des réunions semestrielles sont désormais organisées avec les refuges, et le protocole de collaboration fait actuellement l'objet d'une révision concertée pour améliorer son applicabilité sur le terrain.
Un soutien financier revu. Le régime de subvention aux communes en matière de bien-être animal est en cours de révision, avec un focus sur les actions prioritaires comme la stérilisation des chats et le renforcement de la collaboration entre tous les acteurs : communes, refuges et vétérinaires.
Des questions qui restent ouvertes
Si ces avancées sont réelles, certaines questions méritent un suivi attentif. La révision du cadre conventionnel pour mieux intégrer les zones de police dans la chaîne de responsabilités reste à préciser. De même, aucune évaluation globale de la gestion des animaux errants en Wallonie n'est prévue à moyen terme, alors qu'une telle analyse pourrait clarifier les rôles et améliorer l'efficacité du système.
Le Ministre-Président confirme être extrêmement attentif aux besoins du terrain et s'engage à soutenir les initiatives concrètes. C'est une bonne nouvelle.
L'importance du local
Pour nos communes, ces enjeux sont cruciaux. Elles sont en première ligne, entre leurs obligations légales et la réalité opérationnelle qui repose sur les zones de police et les refuges. Une meilleure coordination, des outils clairs et un financement adapté sont indispensables pour que chacun puisse jouer son rôle efficacement.
Le bien-être animal n'est pas qu'une question de sensibilité : c'est un enjeu de santé publique, de gestion territoriale et de cohésion sociale. Nos refuges font un travail remarquable dans des conditions difficiles. Ils méritent notre soutien, et surtout, un cadre qui leur permette de l'exercer sereinement.
Je continuerai à suivre ce dossier de près et à interpeller le Gouvernement wallon pour suivre la mise en oeuvre des engagements formulés, sur le terrain.
Lien vers l'échange parlementaire intégral : https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&iddoc=136736
Valérie Warzée-Caverenne
Députée wallonne
