Quel avenir pour les terrains de football synthétiques en Wallonie ? « Des solutions moins coûteuses existent » avance Valérie Warzée-Caverenne, Députée-Bourgmestre de Hamois.
Fin 2023, la Commission européenne interdisait les microplastiques de remplissage pour les terrains de sport synthétiques : une nouvelle règlementation qui implique que les clubs devront (d’ici 2031) se conformer à de nouvelles normes. Les granulats en caoutchouc qui sont actuellement utilisés pour lester les gazons synthétiques devront être remplacés par des produits composés de fibres organiques d'origine végétale (liège, coco, rafles de maïs, etc.). Louable sur le plan environnemental, cette initiative peut induire des difficultés et d'importants surcoûts à l’échelle locale.
« Prenons l'exemple du terrain de football d'Hamois » explique Valérie Warzée-Caverenne. « Construit il y a plus de dix ans, il commence à montrer des signes d'usure. Remettre le gazon à neuf en intégrant un remplissage écologique est l’idée qui a été envisagée en première intention. Coût de l’opération : environ 700 000 euros. Un montant qui s’explique par le fait que le terrain actuel est en pente et que cette déclivité provoquerait en l’état le glissement de granulés d’origine organique. Solution : reniveler au préalable le coffre pour contrer ce phénomène. Un procédé qui engendre une explosion des coûts pour les communes confrontées à cette situation (car précisons que la commune d’Hamois n’est pas un cas isolé).
Une option alternative, plus adaptée et économique, existe pourtant : la pose d'un gazon avec un très léger remplissage minéral (sable). Ce dispositif « tout-en-un » mise sur un tapis plus dense et plus épais qui ne nécessite pas d'être lesté par des granulats et qui présente aussi un bel avantage : il demande moins d'entretien qu'un synthétique classique. Budget : 300.000 euros ! Un gain considérable pour les clubs et pour le pouvoir subsidiant.
Problème : en l'état, ce dispositif n'est homologué par la FIFA que pour les entrainements. Or, qui dit pas d’homologation, dit pas de subsides à la clef pour l’installation de ce type d’infrastructures.
Sur cette base, Valérie Warzée-Caverenne a adressé à Jacqueline Galant, Ministre des des Infrastructures sportives, une question parlementaire. Il semblait en effet que des discussions avaient été entamées à ce sujet par son prédécesseur. Où en sont ces négociations ? Les fédérations sont-elles ouvertes à l’idée d’adapter leurs règlements ?
Interrogée, la Ministre a indiqué qu’à ce jour la RBFA et l’ACFF ne souhaitaient pas modifier leur règlement pour permettre l’utilisation d’un gazon synthétique sans remplissage pour les compétitions. Néanmoins, des discussions sont en cours entre le cabinet de la Ministre, l’administration et l’ACFF. Celle-ci rencontrera par ailleurs prochainement la RBFA, avec l’intention d’aborder la problématique mise en lumière par Valérie Warzée-Caverenne. Un autre point sera par ailleurs à l’ordre du jour de cette rencontre : la mutualisation des terrains avec d’autres disciplines sportives (comme le hockey, par exemple).